Protégons les océans : Mettons fin au chalutage de fond dans les aires marines protégées

Vous devez penser que, dans les aires marines protégées, le chalutage de fond, qui racle les fonds marins pour pêcher, détruisant tout sur son passage et, notamment, des écosystèmes marins essentiels, est interdit ? Eh bien vous allez être surpris·e·s ! En Europe, de nombreuses aires marines protégées sont en fait très peu protégées et subissent le chalutage de fond. Impensable, non ?

Mais il y a de l’espoir. 🐟

Nous, membres du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, sommes sur le point de faire interdire le chalutage dans les aires marines protégées.

Ce mardi, pour la première fois de son histoire, le Parlement européen votera sur notre proposition pour mettre fin au chalutage de fond dans les aires marines protégées. Mais il n’est pas du tout sûr que nous ayons une majorité pour soutenir cette interdiction. Des organisations font un lobbying intense, prétendant que le chalutage ne pose pas de problème, même dans les aires marines protégées !

👉 Vous pouvez nous aider : utilisez notre outil pour écrire aux député·e·s européen·ne·s de votre pays et leur expliquer pourquoi l’interdiction du chalutage de fond est la seule option. Nous vous avons préparé un message, mais vous pouvez l’adapter comme vous le souhaitez.

Ensemble, nous pouvons faire aboutir cette demande. Mettre fin au chalutage de fond dans les aires marines protégées, c’est protéger les océans, se battre contre le dérèglement climatique et assurer un avenir aux pêcheuses et aux pêcheurs.

Pour vous permettre de mieux comprendre, nous avons répondu à trois questions fréquemment posées ci-dessous.

Carline Roose et Grace O’Sullivan
Députées membre du groupe Verts/ALE au Parlement européen

Questions fréquemment posées

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Quels sont les impacts négatifs du chalutage de fond sur le climat, les populations de poissons et la biodiversité marine ?

Les scientifiques s'accordent à dire que les activités de pêche de fond sont les opérations de pêche qui ont le plus d'impact sur les fonds marins. Elles peuvent enlever jusqu'à 41% des invertébrés qui les peuplent, selon une étude.

Le chalutage de fond est également néfaste pour les populations de poissons et la biodiversité marine dans son ensemble. Cela est dû à un niveau élevé de prises accessoires d'espèces marines sensibles.

De plus, les opérations de pêche au chalut de fond perturbent les écosystèmes des fonds marins et les habitats marins riches en carbone, ce qui re-libère du carbone dans la colonne d'eau.

La communauté scientifique est claire : des habitats marins résilients sont essentiels pour atténuer les effets croissants du changement climatique qui sont exacerbés par la surpêche et qui auront de graves répercussions sur les océans et la sécurité alimentaire.

Que propose le Pacte vert européen pour limiter les impacts négatifs du chalutage de fond ?

La Politique commune de la pêche et les textes législatifs qui l’accompagnent contiennent déjà des exigences: mettre fin à la surpêche, créer des aires marines protégées et améliorer la sélectivité des techniques de pêche les plus destructrices.

Malheureusement, ces mesures et objectifs sont mal appliqués, en particulier par les États membres, et la majorité des aires marines protégées de l’Union européenne sont des « parcs de papiers », avec peu, voire aucune protection.

Pour améliorer la mise en œuvre de la législation existante et augmenter ses efforts dans la protection de la biodiversité marine, la Commission européenne a présenté une stratégie européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030. Ce texte contient des mesures ambitieuses comme la limitation de l’utilisation des techniques de pêche les plus destructrices pour la biodiversité, y compris dans les fonds marins, et la protection de 30 % des mers de l’Union européenne, dont 10 % de zones strictement protégées.

Dans quelques semaines, la Commission européenne présentera son plan d’action sur la protection des ressources marines et de la biodiversité marine, incluant une feuille de route détaillée et des mesures précises sur le chalutage de fond.

La mauvaise nouvelle, c’est que les lobbies de la pêche industrielle essaient d’amoindrir l’ambition de la stratégie européenne pour la biodiversité. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps dans la lutte contre le dérèglement climatique et la crise de la biodiversité.

Nous devons agir maintenant, et il y a de l’espoir : plus de 150 000 Européen·ne·s ont demandé à l’Union européenne de mettre fin au chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées.

Quels sont les partis politiques qui soutiennent cette demande ? Qui s'y oppose ?

Les Verts, la gauche et la plupart des députés socialistes du Parlement européen se sont clairement positionnés en faveur d'une telle mesure qui est essentielle pour l'action climatique, la protection de la biodiversité marine et la garantie de populations de poissons en bon état pour l'avenir des océans et du secteur de la pêche.

Cependant, les groupes politiques européens conservateurs sont unis pour défendre les intérêts de l'industrie de la pêche industrielle et ralentir la nécessaire transition vers une pêche à faible impact, au détriment des citoyens européens et de l'avenir des pêcheurs.

Ils ont donné de la visibilité aux lobbies de l'industrie du chalutage de fond au cours des dernières semaines et déforment notre argumentation en affirmant que nous voulons mettre fin au chalutage de fond partout et maintenant, ce qui n'est pas la réalité.

Certains socialistes et la grande majorité des membres libéraux du Parlement européen (groupe “Renaissance”) vont également essayer de diluer l'ambition de nos propositions (et ainsi aller à l'encontre des lignes directrices et des recommandations de l'UICN), au lieu de maintenir le bon rapport de l'eurodéputée socialiste Isabel Carvalhais ou de l'améliorer.

Nous avons besoin de vous pour leur dire d’écouter les citoyens européens !

📸 © OCEANA María José Cornax 16226